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mercredi 23 novembre 2022

Les Galaxiales, cycle séminal de la science-fiction française

 

22 novembre 2022, je reçois un volume qui constitue la dernière publication des éditions du Bélial’, « Les Galaxiales – L’intégrale » de Michel Demuth, préparé sous la direction de Richard Comballot, volume qui est aussi le lieu d’édition de mes deux dernières nouvelles à cette date, "Les Hommes-Soeurs d'Hermonville" & "L'Homme en armes et l'âme en peine".

Le cycle des Galaxiales, composé par Michel Demuth entre 1965 et 1979, constitue l'une des rares et remarquables histoires du futur de la SF française. Mais elle demeurait inachevée, son auteur ayant très tôt choisi, parallèlement à l’écriture, d’intégrer l’édition et de participer à la structuration de toute une époque de la SF française, comme éditeur et comme traducteur. Longtemps, on a espéré qu’il allait y revenir, et il a d’ailleurs encore livré, sur le tard, de jolis morceaux de prose parfois très poétique voire expérimentale, mais son décès en 2006 a sonné le glas de cette attente pour les Galaxiales. Or, on savait ce qu’il aurait pu livrer, puisqu’à l’instar de quelques-uns de ses confrères anglo-saxons, Demuth avait établi un tableau chronologique précisant non seulement les événements de son futur, mais aussi les titres des textes qui illustreraient ceux-ci.

samedi 30 janvier 2021

Jean-Marie Graitson, arpenteur des imaginaires

 

Jean-Marie Graitson, © BiLA.
Jean-Marie Graitson est décédé le 29 novembre dernier, à l’âge de 79 ans. Il était l’âme et le fondateur des premières années de la BiLA de Chaudfontaine, lorsqu’elle se dénommait encore Bibliothèque des Paralittératures – Centre Stanislas-André Steeman. J’ai connu Jean-Marie Graitson alors que les études en littératures populaires et autres imaginaires n’étaient pas encore tellement monnaie courante dans le milieu académique. Les choses ont bien changé, et voici qu’un des ardents promoteurs de la recherche et de la mise en valeur de celles-ci s’en est allé, discrètement. J’avais déposé quelques lignes sur la page Facebook de la BiLA au début décembre. Je les reproduis ici : Jean-Marie était un homme ouvert et érudit, qui m’a permis quelques bonnes rencontres lors de ses colloques, alors que je lui avais refilé mes contacts du milieu de la science-fiction.

jeudi 25 juillet 2019

Michel Jeury en chronolyse profonde

Sur son blog au beau titre philosophique, Dany Jeury et sa plume nous donnent une relecture du premier chapitre du chef d’œuvre de son papa, Le Temps incertain, mis en parallèle avec les derniers instants de Michel, en janvier 2015.
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 Que nous dit Dany ? Une chose apparemment toute simple et pourtant tellement singulière, voire sidérante : qu’il existe une correspondance flagrante et démontrable (ce qu’elle s’emploie à faire) entre ce chapitre, écrit voici plus de quarante ans par Michel, et les moments de sa fin, qu’elle-même a vécus auprès de lui.

mardi 8 mai 2018

Maurane...

Me voilà un peu triste…

J’avais rencontré Maurane alors qu’on l’appelait encore Claude – mais déjà plus Claudine. (Il y a du Club des Cinq là-dedans, tiens.) En 1975, Claudine Luypaerts commençait à fréquenter les studios de télé. Elle avait quinze ans. Moi, vingt-et-un, et en compagnie de quelques gentils cinglés liégeois et amateurs de SF, je tentais de fédérer le fandom francophone belge afin de tenir une convention nationale qui ne soit plus nécessairement flamande. (On le fera : ce sera Sfancon 7 – Léodicon 1, en juillet 1976.)
Une des idées consistait à faire le buzz – pardon, c’était voici plus de quarante ans : on dira « investir les médias ». La RTBF et son centre de production de Charleroi diffusaient alors une émission intitulée « Entrée Libre », dont le nom était tout le programme. Un groupe, une association, n’importe qui porteur d’un projet pouvait venir le présenter en bénéficiant des moyens techniques de la chaîne. Nous avions donc tout fait, du tournage à Bruxelles (avec des caméras chargées de pellicule, si si, entre autres chez Pepperland, rue de Namur, les vieux fans soupireront) au montage passage de la Bourse à Charleroi, en passant par des captations d’interviews du style micro-trottoir. L’émission était diffusée en direct le samedi dans la matinée, et aux côtés du groupe de la semaine, elle présentait de jeunes talents de Wallonie.
Christian Druitte, journaliste et futur patron de la RTBF, accueillait les participants et orchestrait un petit débat. Paul Louka, chanteur et alors animateur, introduisait l’artiste du jour. Cette fois-là, alors que nous, les fondus de SF, nous devisions sérieusement (si) du fandom et des conventions (il y avait, outre votre serviteur, des gens tels que Léon Mormont, Bernard Goorden, Alain le Bussy, Claude Dumont ou le Flamand de l’association SFAN, Simon Joukes), Paul Louka encourageait la petite Claude, qui allait petit à petit devenir Maurane.
Pour être franc, je ne sais plus ce qu’elle a pu chanter. Après le direct (et le démaquillage…), nous sommes allé boire un verre et croquer un morceau avec l’équipe. Je n’ai plus revu Maurane que de loin, sur scène. La dernière fois, voici quelques années, c’était au Conservatoire de Liège pour une soirée jazz, avec Steve Houben et Charles Loos. Aujourd’hui, je revois la jeune chanteuse pleine d’énergie. Elle était sympa, elle était sincère, elle cherchait un peu ses marques. Du mal, du mal…

mardi 24 avril 2018

Infamies et déchets


La méchanceté gratuite et l’épithète assassine en guise d’éthique du critique littéraire, on savait depuis longtemps que cela tenait lieu d’identité à un certain T*** D***, alias G*** D***, par ailleurs bifrostien, auteur et éditeur. Faut-il encore le relever, ne serait-ce pas trop d’honneur ? Dans l’idiome de la partie nord de mon pays, on dit simplement « te veel is te veel ». Et s’il n’y avait pas une sorte de copyright présidentiel et malsain sur l’expression, on ajouterait volontiers : « C***-t***, p*** c*** » ! J’y suis habitué. Pour d’obscures raisons (mais lui en faut-il, des raisons ?), il ne m’aime pas et adore taper sur les clous qui dépassent de son pauvre horizon littéraire. Cela m’attriste néanmoins pour la revue de qualité qui abrite ces éructations, ainsi qu’envers ses autres collaborateurs, qui risquent l’éclaboussure. Ah oui : si j’étais seul en cause dans ce flot de fiel, il est évident que je me tairais – l’habitude n’est-elle pas une seconde nature ? –, mais cette fois les effluves nauséabonds (« rien à foutre », « creux à souhait, ridicule », « texte sans histoire », « revue pour vieux, au fort parfum d’illustrés poussiéreux », « bilan plutôt (…) minable », et j’en passe) s’en prennent à tout le projet audacieux qui m’abrite et que j'entends défendre, de cette manière scandaleuse qui fait la marque de l’individu. Dans les moyens de transport aériens bien équipés, ou trouve de petits sachets pour ces occasions. La revue dont ce « critique » (?) pollue les pages devrait en fournir à ses lecteurs.