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mardi 8 mai 2018

Maurane...

Me voilà un peu triste…

J’avais rencontré Maurane alors qu’on l’appelait encore Claude – mais déjà plus Claudine. (Il y a du Club des Cinq là-dedans, tiens.) En 1975, Claudine Luypaerts commençait à fréquenter les studios de télé. Elle avait quinze ans. Moi, vingt-et-un, et en compagnie de quelques gentils cinglés liégeois et amateurs de SF, je tentais de fédérer le fandom francophone belge afin de tenir une convention nationale qui ne soit plus nécessairement flamande. (On le fera : ce sera Sfancon 7 – Léodicon 1, en juillet 1976.)
Une des idées consistait à faire le buzz – pardon, c’était voici plus de quarante ans : on dira « investir les médias ». La RTBF et son centre de production de Charleroi diffusaient alors une émission intitulée « Entrée Libre », dont le nom était tout le programme. Un groupe, une association, n’importe qui porteur d’un projet pouvait venir le présenter en bénéficiant des moyens techniques de la chaîne. Nous avions donc tout fait, du tournage à Bruxelles (avec des caméras chargées de pellicule, si si, entre autres chez Pepperland, rue de Namur, les vieux fans soupireront) au montage passage de la Bourse à Charleroi, en passant par des captations d’interviews du style micro-trottoir. L’émission était diffusée en direct le samedi dans la matinée, et aux côtés du groupe de la semaine, elle présentait de jeunes talents de Wallonie.
Christian Druitte, journaliste et futur patron de la RTBF, accueillait les participants et orchestrait un petit débat. Paul Louka, chanteur et alors animateur, introduisait l’artiste du jour. Cette fois-là, alors que nous, les fondus de SF, nous devisions sérieusement (si) du fandom et des conventions (il y avait, outre votre serviteur, des gens tels que Léon Mormont, Bernard Goorden, Alain le Bussy, Claude Dumont ou le Flamand de l’association SFAN, Simon Joukes), Paul Louka encourageait la petite Claude, qui allait petit à petit devenir Maurane.
Pour être franc, je ne sais plus ce qu’elle a pu chanter. Après le direct (et le démaquillage…), nous sommes allé boire un verre et croquer un morceau avec l’équipe. Je n’ai plus revu Maurane que de loin, sur scène. La dernière fois, voici quelques années, c’était au Conservatoire de Liège pour une soirée jazz, avec Steve Houben et Charles Loos. Aujourd’hui, je revois la jeune chanteuse pleine d’énergie. Elle était sympa, elle était sincère, elle cherchait un peu ses marques. Du mal, du mal…

mardi 24 avril 2018

Infamies et déchets


La méchanceté gratuite et l’épithète assassine en guise d’éthique du critique littéraire, on savait depuis longtemps que cela tenait lieu d’identité à un certain T*** D***, alias G*** D***, par ailleurs bifrostien, auteur et éditeur. Faut-il encore le relever, ne serait-ce pas trop d’honneur ? Dans l’idiome de la partie nord de mon pays, on dit simplement « te veel is te veel ». Et s’il n’y avait pas une sorte de copyright présidentiel et malsain sur l’expression, on ajouterait volontiers : « C***-t***, p*** c*** » ! J’y suis habitué. Pour d’obscures raisons (mais lui en faut-il, des raisons ?), il ne m’aime pas et adore taper sur les clous qui dépassent de son pauvre horizon littéraire. Cela m’attriste néanmoins pour la revue de qualité qui abrite ces éructations, ainsi qu’envers ses autres collaborateurs, qui risquent l’éclaboussure. Ah oui : si j’étais seul en cause dans ce flot de fiel, il est évident que je me tairais – l’habitude n’est-elle pas une seconde nature ? –, mais cette fois les effluves nauséabonds (« rien à foutre », « creux à souhait, ridicule », « texte sans histoire », « revue pour vieux, au fort parfum d’illustrés poussiéreux », « bilan plutôt (…) minable », et j’en passe) s’en prennent à tout le projet audacieux qui m’abrite et que j'entends défendre, de cette manière scandaleuse qui fait la marque de l’individu. Dans les moyens de transport aériens bien équipés, ou trouve de petits sachets pour ces occasions. La revue dont ce « critique » (?) pollue les pages devrait en fournir à ses lecteurs.