"Je suis gaucher et je me souviens très bien lorsqu'on m'a demandé de passer à droite. Là-dessus j'ai une idée un peu différente des psys. Je ne suis pas contrarié mais complété; tout ce qui est intellectuel passe par la droite (j'écris à droite) mais dès que je saisis un marteau ou une raquette de tennis, c'est de la main gauche. Donc j'ai un corps complet ! Un droitier est un hémiplégique. Il m'est arrivé de faire des finales d'escrime, de basket pendant lesquelles on battait les droitiers à plates coutures - parce qu'on était obligé de s'adapter au monde des droitiers alors que les droitiers n'avaient qu'un demi-monde."
J'adore cette citation, glanée dans "Le Monde Magazine" du 6 novembre, qui publiait un entretien avec Michel Serres, un homme avec lequel je me sens parfaitement en phase, et dont j'ai toujours dévoré les écrits.
Il n'est pas question ici d'épistémologie, mais d'une toute petite expérience de la vie dans le monde et des relations sociales. Je me souviens moi aussi comment on a "contrarié" ma condition de gaucher - je suis de cette époque pas si lointaine...
Et je crois également que pouvoir manier le tournevis ou le marteau de la main gauche est un plus. Je pense même que j'adorerais une voiture dont le changement de vitesse se situerait à gauche...
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